Adieu papa
Cela commença il y a dix ans. Mon père a été opéré pour son premier polype à la vessie. Avec le temps, les polypes sont devenus des tumeurs atypiques et finalement des tumeurs malignes (cancéreuese). Après un traitement au BCG et deux traitements de chimiothérapie , chacun de plus d’une visite, la famille a pu respirer en paix car la vessie a été déclarée libre de tout cancer.
Fausse joie, car non seulement le cancer avait repris de plus belle dans la vessie, mais de plus, il avait envoyé une métastase vers la prostate. La décision de retirer ces deux organes a été prise, mon père a difficilement accepté l’idée de passer le reste de sa vie avec un sac. Lors de l’opération, une erreur médicale fut commise: on lui a perforé le colon sigmoïde par erreur. Mon père s’est donc retrouvé avec deux sacs plutôt qu’un comme prévu. La colostomie était supposée être temporaire mais elle fut permanente par ce que son état général n’a pas permis la guérison.
Par la suite, mon père s’est mis à avoir mal aux os. Il a pensé s’être fracturé un côte, mais la radiographie n’indiquait aucun problème. Durant trois semaine il a eu très mal, et lorsque la douleur est devenue insoutenable il s’est rendu à l’urgence. La radiaographie n’indiquait toujours rien et ma mère a été obligé d’insister très fort pour qu’on le garde à l’hôpital en attendant la scintigraphie osseuse du lendemain. Le résultat de cet examen fut catastrophique: un minimum de un ostéosarcome dans toutes les vertèbres du coccyx à la première cervicale et un grand nombres de tumeurs malignes dans les vertèbres lombaires. Pronostique: état terminal, probabilité de survie: zéro. Si jamais le patient survivait miraculeusement, il serait contraint à passer le reste de sa vie couché dans un lit d’hôpital.
Très peu de temps après le diagnostique, mon père a été transféré au cinquième étage section B, les neuf lits destinés aux patients qui souffrent énormément et dont on doit soulager les douleurs. Aux soins palliatif, pas de RCR, pas de choc électrique, pas de ventilateur, même pas de soluté. Quand le cœur s’arrête, c’est la fin.
À son entrée aux soins palliatifs, il était encore parlant et souriant. Mon père recevait quelque microgrammes de Fentanyl à chaque heure par un timbre autocollant. C’est un narcotique 80 fois plus puissant que la morphine qui éliminait sa douleur. Lors de ma première visite, mon père n’avait pas du tout l’air d’un mourant. Comme on pouvait s’y attendre, la situation s’est rapidement détériorée. Après une semaine aux soins palliatifs, il a pour la première fois pris la pente descendante, le prêtre est passé avec le Saint Viatique. Le malade a décidé d’ouvrir les yeux de nouveau, ce qui a surpris tout le monde. En fait, le médecin n’osait plus faire de prédiction de peur d’avoir l’air fou par ce que mon père a été surprenant, s’accrochant par deux fois à la vie avec fermeté après avoir montré des signes de faiblesse.
Hier, j’ai remarqué que le sac qui contenait l’urine était presque vide et j’en ai parlé au médecin. Un malade dans son état, qui ne mange plus et qui boit à peine, devrait excréter au moins 100 ml par jour. Hier, lorqu’on a essayé de le faire boire, mon père s’est endormi pendant que l’on remontait son lit. Même avec la paille dans la bouche, il n’était plus capable d’aspirer.
Aujourd’hui, on a confirmé qu’il était dans un état d’insuffisance rénale, n’ayant excrété que 75 ml. Il est tombé dans le coma. Comme on m’avais faussement dit qu’il en avait pour de 24 à 48h, je suis sorti courir. Savoir que mon père était dans le coma a siphonné mon énergie et je me suis contenté d’un ridicule petit 3 km.
Peu après mon retour à la maison, on avait constaté le décès. Mon père nous aura surpris en ne mourant pas lorsqu’on s’y attendait et en mourant lorsqu’on ne s’y attendait pas. Les arrangements funéraires n’ont pas été faits et j’ignore la date de la cérémonie religieuse.
Pour ma part, je ne suis ni décédé, ni en danger de mort. Je suis suffisamment vivant pour rechercher la compagnie de mes ami(e)s, alors si je vous demande de venir prendre un latté avec moi, ne soyez pas surpris.
Salut Pierre,
Je t’offre mes sincères condoléances. Mon père est décédé des suites d’une longue maladie il y a quelques années. Je sympathise donc avec toi.
Au plaisir de rouler ensemble ce printemps.
Ho Pierre! Je suis de tout coeur avec toi. J’ai moi-même perdu mon papa il y a 4 ans et ce moment n’est pas facile. Ton récit est très touchant et j’apprécie le fait que tu le partages. Le Latté, n’importe quand si tu en as besoin!!!
Mes sympathies Pierre, à toi, ta mère et à la famille.
Je ne sais trop comment l’exprimer, mais je trouve ça beau que tu sois allé courir ton 3 km. Un genre d’hymne à la vie malgré tout, et malgré la peine surtout.
Pascale x
Toutes mes sympathies Pierre. On ne se connait pas vraiment, ce qui ne m’empêche pas d’être ému par cet évènement. Tes deux dernières phrases font du bien, je pense, autant à celui qui les a écrites qu’à ceux qui les lisent. À bientôt j’espère.
Je t’envoie plein de pensées de Paris et pense bien à toi.
Sandrine
Je t’offre mes sincères sympathies. Ça doit quand même être une libération pour ton père. Je suis sûre qu’il vivra longtemps dans tes souvenirs ainsi que dans tout ceux qui l’ont connu.
A ce sacré mois de mars… J’ai perdue mon père aussi, il y a deux ans le 6mars derniers.
Et oui une autre date qui s’ajoute a toute celle qui font partie de nos vies.
On l’aime moin celle là par exemple.
Profite bien de ce moment pour être attentif à tout ces signes que ton père te fait.
Est-ce que tu le sens? Il est avec toi c’est certain.
Mes sympathies mon cher Pierre ♥
Salut Pierre,
On ne se connait pas, je me contente de visiter ton blog de temps en temps, via Velocia…mais je t’offre quand même condoléances et soutien. Courage, et peut être à bientôt sur la route…
Rémi